Quand on prépare une randonnée de plusieurs jours, une grande question revient toujours : où dormir le soir ?
Bien sûr, il y a l’option du bivouac sous la tente. Mais soyons honnêtes : parfois, après une bonne journée de marche, on apprécie un peu plus de confort, un toit au-dessus de la tête, ou simplement un abri sûr pour la nuit. C’est là qu’on cherche une cabane ou un refuge. Le problème, c’est de les trouver.
Comment savoir s’il y a une cabane ou un refuge sur votre parcours ?
Et surtout, comment être sûr qu’elle est ouverte et en bon état ?
Heureusement, il existe un site très pratique qui simplifie cette recherche : Refuges.info.
Pour illustrer, je vais vous raconter mon Tour du Beaufortain en 4 jours : comment j’ai trouvé les refuges et cabanes le long du GR, et comment j’ai vérifié qu’ils étaient bien là et en bon état.
Quelles sont les différences entre un gite d’étape, un refuge, une cabane et un abri ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de bien distinguer les différents types de logements que l’on peut croiser en randonnée. Car entre un gîte d’étape, un refuge, une cabane ou un simple abri, l’expérience et le confort ne sont pas du tout les mêmes.
Le gîte d’étape
Le gîte d’étape, c’est la solution la plus confortable quand on randonne sur plusieurs jours. On y accède facilement, souvent à pied ou même en voiture, car la plupart sont situés dans les villages ou proches des routes.
À l’intérieur, on trouve tout le confort moderne :
- douches et sanitaires,
- chambres (soit petites chambres à 2 lits, soit de grands dortoirs),
- et surtout… de quoi bien manger !
En général, la nuitée comprend un bon repas traditionnel servi à table. C’est copieux, chaleureux, et ça fait du bien de partager ce moment avec d’autres randonneurs. Le lendemain matin, le petit-déjeuner est inclus pour bien attaquer la journée.
Exemple concret : le gîte d’étape de Molliessoulaz
Sur le Tour du Beaufortain, j’ai eu l’occasion de passer par le gîte d’étape de Molliessoulaz.
Il est très accessible : un petit parking se trouve à seulement 50 mètres. Le gîte dispose de plusieurs douches et toilettes, ainsi que de 15 lits répartis en deux grandes chambres.
Dans la formule, vous profitez d’un repas copieux le soir, parfait pour recharger les batteries, et d’un petit-déjeuner le matin avant de reprendre la marche.

Le refuge
Un refuge, c’est un peu le cousin montagnard du gîte d’étape. La grande différence, c’est qu’il se trouve en altitude, souvent uniquement accessible à pied. C’est donc un vrai repère pour les randonneurs, là-haut, au cœur de la montagne.
À l’intérieur, on trouve généralement :
- des dortoirs (et parfois de petites chambres de 2 à 4 lits),
- un repas chaud le soir,
- et un petit-déjeuner pour bien repartir le lendemain.
Les refuges gardés ouvrent en général de juin à septembre. Durant cette période, une équipe est présente pour accueillir les marcheurs, préparer les repas et donner de précieux conseils, notamment sur la météo et les sentiers.
En dehors de la saison estivale, certains passent en mode “hivernal” : ils restent accessibles, mais sans gardien. On y trouve alors juste un espace sommaire pour dormir à l’abri, ce qui peut dépanner en cas de besoin.
Exemple concret : le refuge de la Roselette
Lors de mon Tour du Beaufortain, j’ai fait étape au refuge de la Roselette.
Le refuge dispose d’un dortoir de 18 places, mais comme j’ai le sommeil léger et que les ronflements sont parfois difficiles à supporter, j’ai préféré dormir sous ma propre tente.
Ce qui est pratique dans ce refuge, c’est qu’ils proposent aussi des tentes conforts déjà installées, une alternative intéressante pour ceux qui veulent éviter le dortoir mais profiter quand même d’un bon repas et du petit-déjeuner.
Pour vous donner une idée, le repas du soir et le petit-déjeuner m’ont coûté 45 €, ce qui reste raisonnable pour un refuge en montagne avec ce niveau de service.

La cabane
Une cabane, c’est une petite construction en pierre ou en bois, qui servait autrefois d’abri aux bergers ou aux forestiers. Aujourd’hui, elles sont devenues de véritables trésors pour les randonneurs.
À l’intérieur, il ne faut pas s’attendre au grand confort : pas d’eau courante, pas d’électricité et, la plupart du temps, la porte ne ferme même pas à clé. Certaines cabanes sont tout de même équipées d’un poêle, bien pratique pour se réchauffer les soirs frais en montagne.
Ces cabanes libres d’accès ne nécessitent aucune réservation. On peut donc y passer la nuit en toute simplicité. Mais attention : il ne faut pas compter à 100 % dessus. Elles peuvent être déjà occupées, parfois endommagées, ou même fermées suite à des dégradations.
Si vous avez la chance d’y dormir, s’il vous plait respecter les lieux et à les laisser propres. C’est la seule manière de préserver ces abris uniques pour que d’autres randonneurs puissent en profiter dans les années à venir.
Exemple concret : la cabane de Varzéron
Lors de mon Tour du Beaufortain, j’ai eu l’occasion de dormir dans la cabane de Varzéron. Un vrai petit bijou !
Elle est bien entretenue, avec une table de pique-nique, un poêle et même du bois stocké pour l’hiver. Un endroit simple mais chaleureux, qui montre à quel point ces cabanes de montagne peuvent transformer une randonnée en belle expérience humaine.

L’abri
Enfin, pour terminer, il y a l’abri. Comme son nom l’indique, c’est un petit espace prévu avant tout pour… s’abriter. Contrairement à une cabane ou un refuge, ce n’est pas un lieu fait pour y passer la nuit. Mais il peut vraiment vous sauver la mise en cas d’averse soudaine, de grêle ou d’orage en montagne.
C’est donc un endroit à repérer à l’avance sur votre itinéraire, non pas comme une solution d’hébergement, mais plutôt comme un plan B si la météo tourne mal.

Maintenant que l’on a fait le tour des différents types de logements possibles en randonnée : gîte d’étape, refuge, cabane et abri. Voyons ensemble comment les repérer facilement, d’abord sur une carte IGN, puis grâce au site incontournable : Refuges.info.
Comment repérer une cabane ou un refuge sur une carte IGN ?
Bonne nouvelle : repérer une cabane ou un refuge sur une carte IGN au 1/25 000 est assez simple. Ces hébergements sont signalés par des symboles de couleur rose, qu’il suffit de connaître pour les identifier :
- Le gite d’étape est marqué par une maison avec un lit rose
- Le refuge est marqué par une maison pleine rose avec une porte
- Le refuge non gardé est marqué par une maison au contour rose et une porte
- L’abri ou la cabane est marqué par une maison au contour rose sans porte.

Voyons maintenant, comment j’ai fais pour trouver une cabane sur ma première étape de mon Tour du Beaufortain. Alors je suis parti de Queige. Comme je venais d’Alsace, avec déjà 6 heures de route dans les jambes avant d’attaquer la randonnée, je cherchais une étape assez courte pour commencer en douceur.

En jetant un œil à la carte IGN, j’ai vite compris que ce ne serait pas une partie de plaisir : plus de 1000 mètres de dénivelé positif sur seulement quelques kilomètres. Autant dire que mes mollets ont été bien sollicités dès le départ !
En suivant le tracé, j’ai repéré une première cabane (symbolisée par une petite maison au contour rose sans porte) du côté du lac des Saisies. Plus loin encore, une autre cabane apparaissait à la Croix de Varzéron, pile sur le GR. Parfait : cela me faisait une étape raisonnable d’environ 7 km pour 1000 m de montée.
Le souci, c’est que sur la carte, on sait simplement qu’une cabane existe… mais on ignore totalement si elle est encore ouverte et en bonne état.
Et c’est là que le site Refuges.info fait toute la différence : en plus de l’emplacement exact, on y trouve des photos récentes, des descriptions détaillées et surtout les retours d’expérience d’autres randonneurs. De quoi préparer sa nuit en toute confiance.
Trouver une cabane ou un refuge sur le site Refuges.info
Pour savoir si la cabane de la Croix de Varzéron était encore en bonne état, je me suis tourné vers Refuges.info. Mais c’est quoi ce site ?
C’est une plateforme contributive qui recense un très grand nombre de refuges, cabanes, abris et points d’eau sur les sentiers de randonnée. Chaque randonneur peut y partager son expérience, ajouter des photos et donner des informations à jour.
Voici comment fonctionne le site, étape par étape. Quand vous arrivez sur Refuges.info, on retrouve un menu en haut avec plusieurs onglets :
Refuges.info

C’est la page d’accueil, qui présente le site et ses dernières mises à jour.
Nouvelles

C’est la liste des refuges et cabanes récemment ajoutés, avec leur localisation, la date et parfois des commentaires.
Ajouter

Vous pouvez contribuer vous-même en ajoutant un refuge, une cabane ou un point d’eau.
Cartes

C’est le cœur du site, très pratique pour visualiser tous les hébergements sur votre itinéraire, comme je l’ai fait pour mon Tour du Beaufortain.
Forums
Pour échanger avec d’autres randonneurs et poser vos questions.
Connexion
Pour créer un compte, utile si vous voulez laisser des commentaires.
Recherche de point
Pour trouver directement une cabane ou un refuge précis.
Comment j’ai utilisé Refuges.info pour mon Tour du Beaufortain
Pour savoir si la cabane de Varzéron est toujours en bonne état, je suis allé dans l’onglet Cartes, puis j’ai utilisé la loupe pour centrer la carte sur mon point de départ : Queige. Pour mieux visualiser le terrain, j’ai choisi la carte IGN plutôt que la carte standard en cliquant sur l’icone en haut à droite de la carte.

Puis j’ai longé le GR Tour du Beaufortain sur la carte, et je suis tombé sur la cabane au lac des Saisies, et la cabane de Varzéron. La cabane du lac des Saisies est un peu en dehors du GR, donc je ne l’ai pas retenue. J’ai opté pour la cabane de Varzéron.
En cliquant sur la cabane de Varzéron, Refuges.info fournit toutes les informations importantes :
- l’altitude,
- ce qu’il y a à l’intérieur,
- le nombre de places disponibles,
- les autres cabanes et refuges à proximité,
- des photos pour se faire une idée du lieu,
- les coordonnées GPS,
- et surtout les commentaires des randonneurs, qui permettent de savoir si la cabane est en bon état et si elle est accessible.

Par exemple, grâce aux commentaires sur Refuges.info, j’ai découvert que la fontaine de la cabane de Varzéron ne fonctionnait plus. J’ai donc prévu de remplir mes gourdes d’eau avant d’arriver, pour profiter le soir d’un bon plat chaud.

J’ai également consulté Google Maps, car certaines cabanes y sont référencées. J’ai trouvé un commentaire récent très intéressant, indiquant que la cabane était en très bon état et qu’un petit cours d’eau à proximité permettait de se réapprovisionner en eau. Cela m’a beaucoup aidé, car j’ai pu me ravitailler en eau grâce à mon filtre.

Si vous préparez un trek ou une randonnée de plusieurs jours et que vous voulez dormir en refuges ou cabanes, il est essentiel de faire ce genre de vérification. Cela vous permet d’avoir des informations fiables, comme la présence d’un cours d’eau ou l’état réel de la cabane. Vous évitez ainsi les mauvaises surprises et profitez pleinement de votre trek.
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Pour moi, Refuges.info est devenu un outil indispensable pour trouver un hébergement sûr et fiable sur votre parcours. D’autres ressources existent, mais aucune ne propose autant d’informations concrètes partagées par les randonneurs eux-mêmes.
Pour mon Tour du Beaufortain, j’ai aussi utilisé le topoguide de la FFR. Il est très utile pour suivre le parcours, mais il ne permet pas toujours de repérer toutes les cabanes. C’est pourquoi il est important de savoir lire une carte IGN. Cela vous aide non seulement à localiser les refuges et cabanes, mais aussi à bien planifier votre randonnée sur plusieurs jours.
Pour vous faciliter la tâche, j’ai préparé une vidéo et un guide. Ils expliquent les bases de la lecture d’une carte IGN et vous permettent de profiter au maximum de vos randonnées.
A bientôt sur les sentiers !
Lionel
